POLFN - Renforcer l'agroécologie à Nauru, un retour aux savoirs traditionnels

L’équipe du projet Kiwa Pacific Organic Learning Farms Network (POLFN) présentait en novembre dernier la méthode d'évaluation des performances agroécologiques (TAPE) aux agriculteurs locaux et au ministère de l'environnement de Nauru. A cette occasion, les participants et membres de l’équipe POLFN ont mis en évidence les similitudes entre les pratiques agricoles ancestrales et celles utilisées aujourd’hui en agroécologie.
À Nauru, en raison de l'élévation du niveau de la mer qui augmente plus rapidement que la moyenne mondiale, les effets précoces et graves du changement climatique se font déjà ressentir. Plus vulnérable aux effets des raz-de-marée et à la sécheresse en raison de sa proximité avec l'Equateur, l’île connaît actuellement une sécheresse depuis deux ans.
En outre, Nauru ne dispose que de très peu de terres cultivables pouvant être utilisées pour la production de légumes et de plantes, en raison de l'exploitation intensive du phosphate au début des années 1900. Cette plus petite république du Pacifique Sud est donc particulièrement à la recherche de méthodes agricoles qui soient adaptées à son climat et à son sol.
En réponse à cette situation, l’équipe du projet Kiwa Pacific Organic Learning Farms Network (POLFN), mis en œuvre par la Pacific Organic and Ethical Trade Community (POETCom) et la Communauté du Pacifique - CPS, a récemment présenté les outils d'évaluation des performances agroécologiques (TAPE) aux agriculteurs locaux et au ministère de l'environnement de Nauru.
Si le concept « d'agroécologie » semble nouveau pour les agriculteurs de Nauru, ils y voient des similitudes avec leurs pratiques agricoles indigènes. Grâce aux nouvelles connaissances partagées par l’équipe de POLFN, les agriculteurs pourront ainsi améliorer leur productivité, leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, avec des exploitations plus résilientes.
"Ils ont introduit l’agriculture biologique de manière scientifique, mais c'est une vieille façon de cultiver dans le Pacifique, en fait les gens du Pacifique utilisaient le bio bien avant ma naissance", témoigne Mason Dick, le coordinateur du projet POLFN pour Nauru.
Le paillage, la polyculture et la culture itinérante sont des exemple de ces pratiques, et, bien que le rôle des connaissances autochtones dans l'agriculture varie d'un pays à l'autre, il reste un élément important de l'agriculture de subsistance à Nauru.
"L'objectif de la formation est de permettre aux agriculteurs et aux personnes en charge de la vulgarisation agricole d'évaluer et de contrôler les performances des potagers et des fermes. À Nauru, le développement de l'agroécologie vise à encourager la création de jardins potagers, l'agroforesterie et la replantation d'arbres indigènes pour réhabiliter le sol. L'objectif ultime est d'améliorer la santé de la population et de renforcer la sécurité alimentaire de Nauru." explique Fuatino Fatiaki, responsable de l'agroécologie et des productions biologiques au sein POETCom, de la division LRD à la CPS.